LE VALIHA
Jan 26
Le Valiha est une variété de cithare tubulaire en bambou que l’on rencontre dans tout Madagascar. Ses origines sont indéniablement indonésiennes. On en trouve des variantes, parfois plus primitives, parfois plus évoluées. Il est également présent chez les peuples de même origine (les Jara, Edde, Curu, Raglai) de la Péninsule Indochinoise. C’est donc de l’Asie que serait venue cette facture d’instrument. Les musiciens fraîchement débarqués n’ont pas eu de mal à trouver des bambous et à fabriquer les instruments qu’ils connaissaient déjà. Il est vrai que si l’on trouve divers types de factures de cithares sur le sol africain, surtout les cithares sur radeau ou planche en Afrique centrale; par contre, on n’y trouvera aucune cithare tubulaire, mais bien certaines cithares sur bâton, c’est-à-dire des instruments dont le corps est un morceau de bois sur lequel sont tendues les cordes. Il est composé d’un segment de bambou de la longueur d’un bras, servant à la fois de table d’harmonie et de résonateur grâce à une longue fente longitudinale (ouïe) entre les nœuds non percés des extrémités. Initialement, les cordes étaient réalisées par décollement des fibres longitudinales de l’écorce du bambou centrale auquel elles restaient attachées par leurs deux extrémités. Les « cordes » fibreuses donnaient des sonorités de percussions étouffées : par la suite, on les remplaça par des cordes en acier avec des résultats tout à fait satisfaisants donnant à l’instrument actuel un timbre caractéristique, plus proche de la cithare.
En revanche, les tentatives de valiha électrique n’eurent pas de succès car elles lui faisaient perdre sa sonorité; toutefois, une variété moderne, montée sur une caisse de résonance est devenue très populaire. On en joue debout ou assis, l’instrument coincé sous le bras, les deux mains ainsi libres de le pincer.
Dans les musiques malgaches les plus authentiques, le valiha est toujours présent, on les reconnait à son timbre romantique et intimiste.